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- COL
- PYD
Restructuration de la barre Crevel Python-Duvernois
, Paris (20)
- LIEUParis (20)
- PHASEDCE
- DATE2022
- ProgrammeRéhabilitation, restructuration, extension, 70 logements réhabilités + 17 neufs du T1 au T5, commerces et activités, crèche 66 berceaux, local DEVE
- Maîtrise d'ouvrageRIVP
- Surface3890m² + 2360m² + 640m² + 160m²
- Budget23 M€ HT
- MissionBase, mobilier
- MandataireAtelier PNG
- ÉquipeAtelier Julien Boidot architecte associé, EVP (structure), Espace temps (fluides), Bassinet Turquin Paysage, bellastock (réemploi), ava (acoustique)
- PerformanceRE 2020, Bâtiment Biosourcé E2C1, réemploi pierre massive
- CréditsImages : Artefactory (Olivier Campagne) ; Photos : Grichka Martinetti ; Archives : Ville de Paris, RIVP
« Il me semble, tout au contraire, que, pour construire la durée nécessaire au développement, il faut extraire une part du capital social des flux économiques et financiers, et non l'y dissoudre. Ce capital extrait des flux, accumulé sous le couvert du temps et de la durée, est ce que l'on appelle depuis longtemps le patrimoine. Ce vieux terme, tiré du droit romain, a retrouvé, au XXe siècle, une actualité à travers la problématique environnementale. » Pierre Caye, 2020
Nous sommes convaincus que la finitude des ressources de notre monde, chaque jour plus perceptible, impose aujourd’hui à la discipline architecturale de proposer un nouveau paradigme de transformation des situations construites. Faire avec l’existant, l’interroger, l’observer, le dessiner, le mesurer, le peser, connaître son histoire, sont autant d’attitudes que nous mobilisons au service d’une architecture dont l’impact sur notre environnement est maîtrisé.
Au-delà du simple fait d’exister, et de posséder ainsi le faible impact environnemental d’un bâtiment qui n’a pas à être construit, l’immeuble Python Duvernois comporte de nombreuses qualités urbaines, bioclimatiques et historico-sociales voire patrimoniales qu’il importe de valoriser. Il ne s’agira pas de chercher à tendre vers un état originel du bâtiment, mais plutôt d’en valoriser les nombreuses potentialités, l’esprit et l’écriture architecturale, pour mener une réflexion incluant les enjeux actuels, notamment programmatiques, climatiques, énergétiques, sociaux.
Nous croyons que les formes héritées de la modernité, plutôt que des vestiges inertes d’un temps révolu, peuvent être le support d’un nouvel idéal : habiter en lien avec son environnement et avec le climat. Il nous est apparu essentiel de conserver l’intelligibilité de la forme héritée et de se saisir d’une opportunité très rare aujourd’hui: habiter entre ville et parc de manière traversante au sein d’un bâtiment mince.
Une telle vision se fonde sur la possibilité de réparation de ce patrimoine, à l’opposé de sa stigmatisation, ainsi que sur les potentialités de réemploi de ce stock important de constructions constitué au XXe siècle. Celui-ci est alors vu comme un gisement, qui serait à transformer afin de réduire l’empreinte environnementale de la production d’un monde neuf.
Nous avons eu le souci esthétique non pas de signifier un assemblage hétéroclite de fonctions, mais de proposer un ensemble de déclinaisons de l’écriture initiale, afin que chaque partie participe à l’unité de l’édifice. Ainsi nous avons investi et interprété les principes architecturaux et constructifs précédents, et les avons considérés comme une structure unitaire apte à des transformations ultérieures.
Si l’« innovation » captive certaines politiques publiques, n’oublions pas qu’elle est également le terreau de l’obsolescence programmée, perpétuant l’idée d’introduire une chose nouvelle pour remplacer quelque chose d’ancien. C’est précisément l’inverse que nous vous proposons ici en plaidant pour une « novation », et en considérant ce bâtiment comme un gisement de ressources de qualité.